Amie ou ennemie ?
L'amie prodigieuse d'Elena Ferrante, Ed. Folio
Quatrième de couverture :
« Je ne suis pas nostalgique de notre enfance: elle était pleine de violence. C'était la vie, un point c'est tout: et nous grandissions avec l'obligation de la rendre difficile aux autres avant que les autres ne nous la rendent difficile.» Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu'elles soient douées pour les études, ce n'est pas la voie qui leur est promise. Lila abandonne l'école pour travailler dans l'échoppe de cordonnier de son père. Elena, soutenue par son institutrice, ira au collège puis au lycée. Les chemins des deux amies se croisent et s'éloignent, avec pour toile de fond une Naples sombre, en ébullition.
Pour ne rien vous cacher, j'ai mis beaucoup de temps à lire ce livre. J'en avais évidemment énormément entendu parler et un détour dans les rayons de la Fnac m'avait finalement fait craquer.
Mais quand je l'ai commencé... la grosse douche froide ! Je ne saurais vous dire si c'était le style de l'auteure, l'atmosphère, les personnages, mais je peinais à chaque page. Pas de super bonne augure pour la suite. Alors j'ai abandonné... Oui, oui, je sais bouhhhh sur moi ! Mais vraiment, je ne voyais pas comment lire une page de plus sans me dégouter tout à fait. Alors j'ai arrêté et vous savez quoi ? J'ai bien fait ! Ma première tentative n'était pas la bonne. A ce moment-là, je n'avais sûrement pas l'esprit suffisamment libre et serein pour me plonger dans une lecture qui ne coulait pas de source.
Mais comme le nombre de critiques élogieuses ne faiblissaient pas, je l'avais quand même gardé dans un coin de ma tête et j'ai récemment décidé de me replonger dedans. Etant déjà un peu échaudée, je savais à quoi m'attendre et la douche fut donc moins froide !
Et pourtant, chose très curieuse, j'ai du mal à trouver les mots pour vous expliquer comment et pourquoi j'ai réussi à aimer ce roman.
Je n'ai pas accroché à l'ambiance de ce quartier de Naples où tout n'est qu'agressivité et misère.
Je ne me suis pas non plus attachée aux personnages violents et vulgaires (qui collent pourtant parfaitement à cet univers napolitain)... Je n'ai été sensible ni au manque de confiance en elle de Lena, ni à la violente intelligence de Lila, les deux personnages principaux. Pour être franche, leur amitié m'a semblé être davantage une relation de jalousie et d'envie.
Et pourtant, une fois les 100 premières pages du roman passé, j'ai voulu connaître la suite de leurs aventures. Un peu à la manière d'une Lena, j'étais captivée par ce qui pouvait leur arriver à tous.
Témoin de cet univers cruel, j'ai voulu connaitre les chemins que Lena et Lila allaient emprunter pour se sortir (ou pas) de ce monde violent qu'elles ont toujours connu.
Au final, c'est en fait le style d'Elena Ferrante qui m'avait tant dérouté au début, qui a fini par me plaire et me séduire. Elle fait vivre Naples et son ambiance si particulière. On sent les odeurs, on perçoit les bruits... L'énergie napolitaine nous submerge et nous emporte, presque malgré nous.
Alors, cet article en l'état ne vous donne peut-être pas beaucoup d'élément pour vous lancer mais je pense vraiment que la saga d'Elsa Ferrante réserve de nombreuses surprises que, pour ma part, j'ai hâte de découvrir.
Note : 4 / 5